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Les sorcières de Salem

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Les sorcières de Salem Empty Les sorcières de Salem

Message  Divine/Adm Mer 11 Mar - 16:57

«Etats-Unis, à deux pas de Boston, les sorcières étaient reines ? Elles sont sept cents à Salem, toutes membres de la ligue des sorcières défendant « la dignité et les droits civiques des six millions de sorcières, païennes et panthéistes du monde entier ».

Laurie Cabot, cinquante-cinq ans, a reçu en 1978 son titre de « Sorcière officielle de Salem » des mains de Michael Dukakis, gouverneur du Massachusetts. Du folklore ? Un attrape-touristes ? En tout cas, on vient consulter Laurie de partout. Ses philtres d'amour sont très réputés, elle retrouve les objets perdus, aide la police, soigne les malades, et puis, elle a un look d'enfer...


Ici, les habitants ont pris soin de conserver les maisons anciennes. Fondé le 24 juillet 1626, Salem - nom qui signifie shalom, c'est-à-dire « paix » en hébreu - porte décidément mal son nom. Ce fut surtout la capitale de l'intolérance religieuse, puisque, en 1692, les puritains commencent à accuser des femmes de leur apparaître sous forme de spectres, c'est-à-dire de sorcières. C'est la « spectral évidence » , la preuve par le spectre. Pour se défendre, elles doivent... prouver que l'accusation est fausse ! C'est ainsi que dix-neuf malheureuses sont jugées et condamnées à mort par pendaison. Jusqu'à ce qu'un juge étranger à la ville demande qu'une autre preuve soit apportée... et sauve les deux cents femmes emprisonnées dans l'attente de leur jugement !

Pensez-vous que les sorcières aient fui la ville pour si peu ? Bien au contraire ! Aujourd'hui, on en dénombre pas moins de sept cents à Salem, selon les sorcières elles-mêmes, pour une population d'à peine 40 000 habitants. Et que font-elles ? Plutôt que de s'adonner au mal et de chevaucher leur balai, elles préfèrent se réunir bien gentiment sous l'égide de la Ligue anti-diffamation des sorcières. Dignes femmes au foyer, informaticiennes ou secrétaires dans les entreprises de pointe de la périphérie de Boston, elles s'adonnent à la sorcellerie à leurs heures perdues, comme d'autres au point de croix. Leur organisation, qui se glorifie de six millions d'adhérentes en Amérique du Nord, avoue diriger dix branches à travers le monde. Une internationale des sorcières, en quelque sorte.

À sa tête, Mme Laurie Cabot, la cinquantaine, Grande Sorcière officielle de Salem, fondatrice de la Ligue et nommée par le gouverneur de l'État, Michael Dukakis lui-même. Lorsqu'on désire la rencontrer, il faut déposer sa demande auprès de son agent à New York, comme pour n'importe quelle star du show-business. Une démarche d'autant plus frustrante que cet agent vous répond qu'elle est débordée de travail pour les six mois à venir. Entre les consultations personnelles, les séminaires et les cours à l'université, elle n'a pas une minute à elle.


Il faut donc s'armer de courage et tirer la chevillette de sa chaumière de Daniel Street, qui date de 1783. Laurie Cabot ouvre elle-même la porte. Vêtue d'une ample robe noire, les cheveux ébouriffés et le teint cadavérique de circonstance, elle a un look d'enfer. Elle est très occupée, mais elle veut bien parler le temps qu'il faudra de la sorcellerie. Et d'elle. Elle jure d'emblée ses grands diables qu'elle n'a rien à voir avec Satan. Elle se déguise, c'est vrai, mais pour bien montrer à tous ses voisins qu'ils doivent accepter les sorcières telles qu'elles sont. C'est aussi cela qu'elle enseigne dans ses cours. « Je suis connue dans le monde entier par le bouche à oreille, surtout pour mes philtres d'amour. On vient parfois d'Australie pour m'écouter », avoue-t-elle. Elle aide aussi, moyennant finances, tous ceux qui désirent être compris ou rassurés.

Si être sorcière est un métier, Salem est sans doute la ville du monde où le balai rapporte le plus d'argent. Est-il utile de préciser que les affaires vont bon train ? La sorcellerie est avant tout une gigantesque entreprise publicitaire et touristique. En un mot, commerciale. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Laurie Cabot a placé sa propre fille à la tête de son magasin de sorcellerie et sa meilleure amie, responsable des relations publiques à la chambre de commerce de la ville, se charge de faire sa publicité. D'ailleurs, les sorcières de Salem sont toutes inscrites au registre du commerce !
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Message  Invité Dim 15 Mar - 21:53

wow divine merçi car j'avais entendu le nom mais je connaissais pas l'histoire derrière tout ça , de où ça venait ect... merçi natou xx Les sorcières de Salem 245499
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Message  Divine/Adm Ven 17 Juil - 22:45

Voici un autre article intéressant sur les Sorcières de Salem.

La sorcellerie a toujours existé, par contre, la chasse aux sorcières est un phénomène historique par lequel d'innombrables êtres humains (surtout des femmes) furent soumis à d'abjectes tortures par leurs semblables et condamnés à une mort atroce. Ces femmes ne furent pas persécutées par la populace, mais bien par les hommes les plus cultivés, religieux et érudits de leur temps.

Au XIème siècle, la sorcellerie est associée à la magie et au merveilleux. Les choses se gâtent au XIVème et XVème siècles. Désormais, pour l'Eglise, tous les adeptes des sabbats sont coupables d'hérésie. C'est du XIVème au XVIIème siècle que le pouvoir de l'Etat et celui de l'Eglise firent cause commune pour exterminer les soi-disant sorcières. Durant cette période, un demi-million de personnes environ (davantage selon certains chroniqueurs) furent exécutées pour sorcellerie. Des centaines de millions de personnes, des femmes dans 80 % des cas, furent brûlées parce qu'elles participaient à des Sabbats où elles retrouvaient le Diable. Afin de conserver sa domination sur le peuple, l'Eglise se disculpe (elle ainsi que la noblesse) du désastre économique et social, en rejetant la faute sur ces femmes qui volaient dans les airs, gâchaient les récoltes, tuaient les bébés, propageaient la peste parmi les animaux.

La chasse aux sorcières permit de disculper la classe dominante et l'Eglise, en transformant les pauvres les malheureux et les femmes en autant de boucs émissaires. Ainsi, l'Eglise passa pour « protectrice du peuple contre les forces du mal ».


Les tortures infligées

A quoi pouvait s'attendre une sorcière après qu'on l'avait accusée ? Au bas mot, à des épreuves comme celles de la nage ou bien le pesage et le piquage. Au pire, des tortures comme l'estrapade, les poucettes, les brodequins, la vierge noire. Les questions posées aux torturé(e)s étaient diverses.

Dans la nage, on ligotait les mains et les pieds de l'accusée, puis on jetait son corps dans l'eau. Si elle coulait, elle était présumée innocente ; si elle flottait, elle était l'enfant du démon (l'eau bénite l'ayant rejetée).

Le pesage consistait à peser la sorcière en utilisant comme poids la bible ou d'autres objets. Si elle était plus lourde ou plus légère, elle était déclarée coupable (dans le premier cas, un esprit de la terre la possédait et dans le deuxième cas il s'agissait d'un esprit du feu).

Torture infligée : le piquage Dans le piquage, les chasseurs de sorcières recherchaient sur le corps de l'accusée les endroits nommés « la marque du Diable » et par conséquent insensibles à la douleur. Certains inquisiteurs désireux de trouver des victimes à tous prix, allaient jusqu'à se servir d'aiguillons rétractables : quand on pressait sur la poitrine, la lame glissait dans le manche et l'absence de réaction de la sorcière devenait la « preuve » de sa culpabilité.

L'estrapade consistait à nouer les bras de la victime derrière son dos, suspendre des poids à ses pieds, puis la hisser brutalement en l'air plusieurs fois de suite, jusqu'à ce qu'elle avoue ou meurt (les bras se désarticulaient, les bouches les plus candides évoquaient leurs rendez-vous avec le Diable).

Les brodequins cassaient lentement les jambes. Dans les poucettes, on enfonçait des pointes sous les ongles de la victime.
Torture infligée : la vierge noireQuant à la vierge noire (invention des chasseurs de sorcières allemands), c'était une sorte de sarcophage monté sur charnières, hérissé de pointes qui perçaient la sorcière sans la tuer, quand on le fermait sur elle. Dans ces conditions on ne s'étonnera pas que tant de femmes aient « avoué ».

Ces tortures furent perpétrées par des hommes qui se considéraient comme les seuls authentiques représentants de Dieu, pourtant le Diable lui-même aurait eu bien du mal à égaler leur férocité.
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Message  Divine/Adm Ven 17 Juil - 23:01

Les grandes dates

1184 Mise en place de l'inquisition qui trouve son origine dans un décret du Concile de Vérone relatif aux hérétiques de Lombardie.

1198 Apparition des deux premiers Inquisiteurs connus, deux moines de l'ordre de Cîteaux, désignés par Innocent III lors de l'hérésie Cathare.

1215 L'Inquisition a été transformée en établissement permanent par les Conciles du Latran (idem pour les Conciles de Toulouse en 1229).

1233 La sorcellerie assimilée à l'hérésie, le pape Grégoire IX confie aux Dominicains, le soin de pourchasser les hérétiques en utilisant la répression et en multipliant les bûchers.

1252 Apparition des tortures pour obtenir l'aveu des inculpés.

1326 Vivant dans la crainte des poisons et sortilèges, le pape Jean XXII promulgue la bulle « Super Illius Specula » qui fait de la sorcellerie une hérésie. Pratiques magiques,sorcellerie et hérésie désormais ne font plus qu'un.

1484 Le pape Innocent VIII promulgue la bulle « Summis Desiderantes Affectibus » où il exhorte les prélats allemands à réprimer encore plus durement la sorcellerie. Il confieà Henri Institor et Jacob Sprenger, deux inquisiteurs Dominicains de Cologne, la tâche d'éradiquer le mal dans la vallée du Rhin.

1486 Publication, à Strasbourg, du fameux « Malleus Malleficarum », le « Marteau des sorcières » rédigé par Henri Institor et Jacob Sprenger. L'ouvrage, véritable bible du chasseur de sorcières, assimile la magie populaire à l'hérésie. Il diabolise littéralement la femme, capable et coupable de tous les forfaits. Désormais, on dispose d'une procédure claire et nette pour agir. Non seulement tous les crimes sont méthodiquement recensés, mais on sait comment interroger et quelles ruses utiliser, comment se protéger, comment faire avouer (la torture aidant) et quelles peines infliger (presque toujours la mort). L'ouvrage connaît un tel succès, grâce à l'imprimerie, que quinze éditions se succèdent de 1486 à 1520.

1582 Parution (à Paris) de l'ouvrage « La Démonomanie des Sorciers » écrit par Jean Bodin. Véritable code pénal des sorcières, cet ouvrage, aussi nommé « Fléau des Démons et des Sorciers », se compose de quatre livres traitant de la divination des démons, de la définition des sorciers et des moyens diaboliques qu'ils utilisent, de la recherche de « ce qu'est la magie », des moyens de protection pour empêcher les maléfices, des moyens de reconnaître les sorciers, de faire la preuve du crime de sorcellerie et des moyens de tortures à employer.


1599 Le temps des longs procès de l'inquisition est révolu. Les laïcs prirent le pas sur les clercs en montrant encore plus de cruauté. Leur seul problème, c'est qu'il leur fallait un minimum de preuves avant d'envoyer des innocents au bûcher. La solution fut donnée par Jacques 1er d'Angleterre qui, dans son livre consacré à la Démonologie, explique que l'on peut prouver la culpabilité d'une sorcière en la piquant ou en la plongeant dans l'eau (si la piqûre ne saigne pas, c'est le signe certain que l'on est en présence d'une sorcière. De même, toute femme plongée dans l'eau est à coup sûr une créature du démon si elle s'avise de surnager).

1602 Sous la plume d'Henri Boguet naît « Le discours exécrable des sorciers ». Cet ouvrage, d'une cruauté et d'un fanatisme pathologiques, connut onze éditions et fît longtemps jurisprudence dans les parlements de France. L'auteur prononça et ratifia environ six cents sentences contre les sorcières.

1609 Conseiller au parlement de Bordeaux, Pierre de Lancre, est désigné pour s'occuper d'une enquête dans le Labourd (région de Bayonne). Pour lui, la région était la proie du démon, les sorciers étaient partout. D'arrestation en arrestation et après moult interrogatoires, une grande partie de la population finit par avouer sa dévotion au Démon. Beaucoup furent torturés et brûlés. A la fin de sa mission, de Lancre était responsable de plus de cinq cents morts.

1612 Mandaté par Henri IV, Pierre de Lancre, composa le « Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons, où il est amplement traité des sorciers et de la sorcellerie » à la suite de l'enquête menée dans le Labourd. On trouve dans cet ouvrage une compilation des témoignages de sorcières obtenus sous la menace.

1682 Un Edit Royal, interdit la poursuite judiciaire sur simple dénonciation et demande des preuves réelles.

1692 Procès des sorcières de Salem

1712 En Angleterre, le dernier procès en sorcellerie aura lieu cette année là, mettant en cause Jane Wenham, accusée de prendre la forme d'un chat pour terroriser ses victimes.


1736 En Angleterre, il fallut attendre cette année pour que la loi contre la sorcellerie soit abolie. En deux cents ans, 30 000 sorcières anglaises périrent sur les bûchers... (On peut sans doute tripler ce chiffre pour l'ensemble du Royaume-Uni).

1779 En Suède, la peine de mort appliquée aux sorcières fut maintenue jusqu'à cette date.

1781 Date à laquelle, le dernier bûcher fut allumé en Espagne.


De manière plus générale

XVème siècle
En France, et en Europe, les tribunaux de l'Inquisition tombèrent en désuétude dans la répression de la sorcellerie, les tribunaux royaux prenant le relais. En Espagne, l'Inquisition resta cependant vigoureuse jusqu'au XVIIIème siècle.

XVIIème siècle
Une idée, qui fera son chemin dans les siècles suivants, amena à se demander si le cas des sorcières ne releva pas davantage de l'asile que du bûcher. Le rationalisme, précurseur du siècle des Lumières, commence à apporter un soupçon de raison, en France, à l'occasion du procès de la Brinvilliers (Marquise de Brinvilliers, célèbre criminelle, coupable de nombreux empoisonnements).

XVIIIème siècle
En France, c'est le retour en force des guérisseurs et de la sorcellerie populaire dans les villages. La chasse aux sorcières se termine, l'Eglise se tournant désormais vers de nouveaux ennemis : les Philosophes...
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Message  Divine/Adm Ven 17 Juil - 23:09

Le procès de Salem

L'impitoyable chasse aux sorcières qui sévissait en Europe gagna aussi l'Amérique coloniale et atteignit sans doute son apogée en 1692 à Salem, village du Massachusetts. Des fillettes dénoncent trois prétendues sorcières. L'affaire aboutit au célèbre procès.

Un peu d'histoire...

Salem a été fondée en 1629 par un groupe de marchands et de pêcheurs. Ces fondateurs sont des puritains décidés à créer une société nouvelle. Peu à peu, Salem, ville portuaire opulente, s'intéresse moins à la Bible et devient « Yankee ». La dynamique protestante se fait sentir dans la vie quotidienne des habitants par le travail, la vertu, la rigueur et aussi par l'éducation (le collège d'Harvard est fondé en 1636, à mi-chemin entre Boston et Salem). Le septième jour est appelé « Sabbat » et non plus « Sunday » trop païen.
L'inquiétude monte auprès des habitants de Salem, car durant l'été 1690 éclatent des guerres indiennes qui provoquent des massacres horribles. De plus, les pasteurs se livrent à une prédication millénariste, baignée dans l'attente du dernier jour et fondée sur l'Apocalypse de Jean. Dans ce contexte, quand apparaissent les premiers cas de possession, la population est persuadée qu'il s'agit d'une attaque de Satan contre les élus de Dieu.

1692, le Diable se manifeste à Salem...

Salem est en fait un ensemble de fermes très éparpillées avec, au bord d'une route centrale, une « meeting house » (une église) en planches, dont le pasteur est depuis 1689, Samuel Parris. C'est par lui que Satan va se manifester.

Parris avait ramené des îles Caraïbes une esclave indienne, Tituba. Durant l'hiver 691-1692, Tituba raconte à Betty, 9 ans et Abigail, 11 ans, fille et nièce du révérend Parris, des histoires de son pays. Un jour, elle se met à lire leur avenir dans une boule de cristal improvisée (un blanc d'oeuf cassé dans un verre), or la divination est strictement interdite dans la Bible. Peu à peu, les fillettes prennent conscience qu'elles commettent un péché très grave. Un jour l'une d'elles, regardant dans le verre, voit un cercueil à la place du visage de celui qu'elle devrait épouser plus tard. A partir de ce moment, les fillettes commencent à manifester des symptômes de possession, qui en réalité sont ceux d'une maladie : l'hystérie.

Pressées de donner les noms de leurs tourmenteurs, elles accusent d'abord Tituba, puis deux vieilles femmes détestées par la communauté : Sarah Good et Sarah Osborne. Des mandats d'arrêt sont lancés contre elles en février 1692. Le 1er mars 1692, les trois femmes sont interrogées publiquement, sans être aucunement molestées, dans la meeting house de Salem. Si Sarah Good et Sarah Osborne nient farouchement avoir passé un contrat avec Satan, Tituba se confesse et accuse les deux femmes d'être des sorcières et reconnaît avoir vu le Diable et s'être rendue à des Sabbats. Le 7 mars 1692, les trois supposées sorcières sont envoyées à la prison de Boston.

L'interrogatoire, qui dure trois jours, est mené par le trisaïeul de Nathaniel Hawthorne. L'hystérie se propage. Les habitants ont des visions ; ils croient voir des bêtes entrer dans leur chambre, Sarah Good monter sur leur lit... Dès lors, les accusations se multiplient : ce ne sont plus seulement des femmes pauvres, vieilles, laides et marginales qui sont accusées, mais des femmes d'estime et des piliers de l'église. En quelques semaines, soixante-dix suspects sont emprisonnés dans de très mauvaises conditions. Ainsi, le 30 avril 1692, une plainte est déposée contre l'ancien pasteur de Salem le révérend Burroughs : on l'arrête, on l'interroge. Le mal se propage et gagne les villes voisines. A Andover, durant l'été l'épidémie fait rage.

Le procès s'ouvre le 2 juin 1692. Les magistrats n'ont pas de preuves mais l'attitude des accusés leur en fournit : cris déments, bouches baveuses, yeux révulsés, membres tordus... Sir William Phips, le nouveau gouverneur royal, arrivé en mai 1692, au milieu du procès, est parti combattre les Indiens laissant toute l'affaire entre les mains de son lieutenant général, William Stoughton, un ancien pasteur, un homme intègre mais dur et inflexible.

Le résultat est catastrophique et les condamnations prononcées beaucoup trop vite. Le 10 juin 1692, Bridget Bishop est pendue. Cinq autres accusées seront pendues le 19 juillet 1692, dont Rebecca Nurse (une vieille dame respectée et aimée de tous) et Sarah Good. Le 19 août 1692, les cinq accusés suivants, une femme et quatre hommes dont le révérend Burroughs, sont conduits au gibet. Le 22 septembre 1692, sept femmes et un homme sont encore pendus. Le gouverneur Phips, revenu de la frontière où il combattait les Indiens, est effrayé par le verdict. Il arrête immédiatement la procédure.

La chasse aux sorcières est terminée mais pour vingt accusés il est trop tard : dix-neuf personnes ont été pendues. La vingtième victime est Georges Cory. Il n'y a pas de preuves tangibles contre lui, mais il refuse d'être jugé. Selon la loi Anglaise, le tribunal peut le soumettre à « une peine dure et forte » pour l'y forcer. La peine consiste à étendre le malheureux sur le sol et à poser sur sa poitrine des poids de plus en plus lourds. Il trouve la mort en octobre 1692.

Le 17 décembre 1696, la province fait pénitence et décrète un jour de jeûne pour réparer le mal qu'elle a fait. C'est la période du repentir qui commence : il y a d'abord la confession publique de certains magistrats puis des jurés. Une lettre est lue depuis la tribune la plus élevée des paroisses pour demander pardon publiquement.

Aux habitants de Salem, cinq années seront nécessaires pour se réconcilier...


[color=blue]Source:[/color[urlhttp://www.sheluna.com/histoire_chasse_salem.php[/url]
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